Cérébrolésion Volontaire




Condamnée a volontairement initier de minuscules holocaustes dans l’administration centrale de ma mémoire épisodique, affirmant cette violence en effaçant ces souvenirs non-voulus même de ma méta-mémoire, pour ainsi calmer ma conscience troublée par des informations et des images qu’elle ne saurait proprement insérer dans le puzzle sans créer un chaos probablement irréversible.

C’est donc pour éviter un changement radical, une révolution mentale que je ne saurais gérer, que je lance stratégiquement de petites bombes atomiques ciblées dans ce qui est malheureusement devenu le champ de bataille de ma mémoire-gruyère.


Je souhaite trouver un refuge ne serait ce que temporaire et superficiel.


Se tuer dans un certain espace-temps, effacer toute présence du moi, toute allusion a la réalité, c’est vouloir tuer le monde autour de soi sans pouvoir le faire, c’est surtout ne pas adhérer a la règle de l’existence et vouloir s’extirper de la matrice pour échapper a soi-même.


Tuer les autres c’est l’expression du désir profond et douloureux de se tuer soi-même, et c’est l’affirmation de la lâcheté face à cette autodestruction.


Quel drame intérieur se déroule alors.


Drame irrévocablement invisible et donc sans sortie de secours, sans espoir d’être secouru par le prince charmant juste avant le coup fatal.


Une solution aurait pu se présenter si la possibilité de réhabiliter mon regard sur moi-même était envisageable, ou si ces images saumâtres que mon esprit reçoit incessamment soient des délires incongrus et négligeables… Ni l’une, ni l’autre issue n’est concevable.


Condamnée donc à l’auto-flagellation mentale pour l’éternité.

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