Precarius

Elle pleure le monde pour sa destinée alors que le monde la regarde, narquois, d’un sourire ignorant, évocateur d’une cécité infantile. Noir est le fond, mais plus noir que la nuit devient le dehors. Elle observe la lumière, la cherche avec un désir innocent, sa volonté ne demande qu’à se déchirer pour atteindre l’Un, elle regarde encore plus loin mais ne le trouve pas. La blancheur purgative de son Etre s’abstient, solide et immortelle, elle voit la lumière l’abandonner, elle croit la sentir loin, mais continuellement elle ne cesse de savoir que l’Un est nécessairement proche. C’est donc son oeil a elle qui ne voit point l’éclatante proximité. Elle voudrait conjurer son Nom, demander la vue de l’Amour, de l’Essence.
Elle sait pourtant que cela ne sert pas.
Tant l’Espace et le Temps deviennent une amalgame de la réalité, tant elle redoute l’éclair du savoir, elle veut l’atteindre. Eternelle fugitive, elle reconnaît les analogies, les mots, les vérités. Une dernière larme humaine et elle se met en quête du seul chemin possible. Désormais elle trouvera et le monde cherchera.

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